/// Etudier, aimer, révéler. Pyrénéistes protestants au XIXe siècle
En complément de l’exposition temporaire Etudier, aimer, révéler. Pyrénéistes protestants au XIXe siècle, le Musée Jeanne d’Albret propose un cycle de quatre conférences, données par des historiens, géographes et écrivains. Comme l’exposition, elles permettront d’apporter un éclairage nouveau à l’histoire des Pyrénées.
Ces interventions seront publiées par le musée d’ici la fin de l’année.
/// Pyrénéisme et protestantisme
par Bertrand Gibert /// Jeudi 28 mars 2013 à 20h30, Hôtel de Ville d’Orthez
Lorsqu’on se penche sur l’histoire du pyrénéisme – la conquête, la connaissance et l’évocation littéraire ou artistique des Pyrénées – on est frappé par la part considérable des personnalités protestantes (notamment des familles de pasteurs) qui y ont joué un rôle.
D’où vient cette relation privilégiée entre l’intérêt porté aux montagnes et la culture réformée ? Comment s’est-elle manifestée précisément dans nos régions ? A-t-elle pu imprimer sa marque et déterminer une certaine approche des Pyrénées ? C’est à ce genre de questions que la conférence, par des faits historiques, des exemples concrets et des anecdotes significatives, essaiera d’apporter des éléments de réponse.
/// Auxiliaires des pyrénéistes, les guides
par Renaud de Bellefon /// Jeudi 11 avril 2013 à 20h30, Hôtel de Ville d’Orthez
Depuis les premiers pas de Ramond jusqu’à la fin du XIXe siècle, pas d’alpinistes sans guides dans les Pyrénées (et ailleurs). Auxiliaire indispensable, le guide est tout le temps un montagnard paysan, souvent parmi les moins aisés. Il rencontre à travers les alpinistes qu’il accompagne et aide, les représentants d’une bonne bourgeoisie savante bien éloignée de son quotidien. Se noue une relation inégalitaire, du type maître-alpiniste et domestique-guide, qui reste très circonscrite au domaine de l’ascension et des sommets…
/// Ludovic Gaurier (1875-1931), grande figure du pyrénéisme
par Anne Lasserre-Vergne /// Jeudi 25 avril 2013 à 20h30, Hôtel de Ville d’Orthez
Le 2 janvier 1913, Paul Mielle, rédacteur en chef de Pyrénées-Océan, écrit à propos de Ludovic Gaurier : « Ce que cet homme ne sait pas sur les Pyrénées ne vaut pas la peine d’être su. » Spéléologue, glaciologue, limnologue, cartographe, Ludovic Gaurier a parcouru, entre 1900 et 1931, la chaîne pyrénéenne, de l’Atlantique à la Méditerranée, à pied, à cheval, à ski, en campagnes d’été, en visites hivernales. La publication de ses travaux est, par deux fois, couronnée par le prix Gay décerné par l’Académie des Sciences : d’abord en 1922 après la publication de ses Études glaciaires dans les Pyrénées françaises et espagnoles de 1900 à 1909 ; puis, en 1929, après la constitution d’un premier atlas contenant la carte bathymétrique de 210 lacs. Ludovic Gaurier a laissé également un précieux témoignage, tant écrit qu’iconographique, sur une époque où les Pyrénées étaient un champ privilégié d’observation, d’exploration, d’étude et le domaine de tous les exploits.
/// Schrader (1844-1924) : un regard protestant sur les Pyrénées
par Michel Rodes /// Jeudi 23 mai 2013 à 20h30, Hôtel de Ville d’Orthez
Franz Schrader est tout à la fois l’ingénieur cartographe de la plus haute exigence scientifique ,l’artiste peintre hors du commun et le protestant spiritualiste digne de ses ancêtres maternels Duclos et Reclus. Son père, né à Magdebourg était diacre de la paroisse réformée des Chartrons. Chez lui science et art se confondent : « Par le beau, dire le vrai ». Mais surtout, en ami du pasteur libéral Charles Pélissier, sa conscience morale est toujours en alerte. Un idéal spirituel sous-tend de bout en bout l’œuvre de Schrader .Dans ses écrits Schrader nous offre en vérité un double regard : acéré sur le monde, et tout en introspection sur lui- même. Schrader est animé par une recherche d’unité. Le vocabulaire lui-même relève alors du registre prophétique : réconciliation fraternelle, nouvelle création, alliance de la terre et des hommes, harmonie. Visionnaire, Schrader délivre un message écologique d’une rare perspicacité et en rupture avec son temps .C’est aussi par ce cheminement de l’autodidacte éloigné des modes qu’il est protestant.