Cette estampe, conservée au Musée Jeanne d’Albret, est tirée de la partie centrale de l’ouvrage de Jean Valdor (1616-1670), Les triomphes de Louis le Juste, paru en 1649 à Paris.

Au centre de cette composition intitulée Le rétablissement des ecclésiastiques en Béarn, Louis XIII, vêtu à l’antique, un bâton de commandement à la main et coiffé d’une couronne de lauriers, écrase l’Hérésie – un homme à la chevelure de serpents gisant face contre terre – tout en devisant avec la Religion – une jeune femme appuyée sur un autel et tenant une croix latine en sa main gauche. A l’arrière-plan, sous les ordres de Minerve, des personnages œuvrent à la reconstruction de beaux édifices classiques entourant une place au sol jonché de croix et d’autels brisés.

Cette représentation allégorique aux nombreuses références antiques loue le rétablissement du culte catholique en Béarn par Louis XIII, après l’annexion de la vicomté à la France en octobre 1620.

Elle s’intègre dans une série de vingt grandes scènes historiques et allégoriques illustrant les principales campagnes militaires de Louis XIII. Chaque planche est légendée de six vers composés par Pierre Corneille – dont la traduction latine figure dans la marge inférieure – ainsi que d’un poème plus long composé par Charles Beys.

La réalisation des Triomphes de Louis le Juste initiée au moment de la mort de Louis XIII, a nécessité six années de travail. Si le graveur, Jean Valdor, sous-entend dans sa préface qu’il est à l’origine de cette publication rédigée à la gloire de Louis XIII et à destination de Louis XIV, elle n’est vraisemblablement pas l’œuvre de ce seul graveur. Malgré les contributions d’auteurs variés, l’ouvrage fait preuve d’une grande unité grâce à l’utilisation par les différents contributeurs d’un vocabulaire classique destiné à honorer le roi et tous ses triomphes.

/// Inscription

Sa valeur en ce lieu n’a point cherché sa gloire,
Il prend l’honneur du Ciel pour but de sa victoire,
Et la religion combat l’impiété.
Il tient dessous ses pieds l’hérésie étouffée :
Les temples sont ses forts, et son plus beau trophée,
Est un présent qu’il fait à la Divinité

Fiche d’identité :


1649, Paris
Estampe
H. 47 cm ; L. 32,5 cm
Don, 1997
N° inv. 997-1-5